Une plateforme pour mobiliser l’épargne citoyenne vers l’économie régionale

Mobiliser l’épargne citoyenne sur les projets des entrepreneurs de la région : c’est l’ambition portée par le portail régional du financement participatif et citoyen, qui va voir le jour au cours du 2e trimestre.

Permettre aux habitants d’Occitanie d’investir dans l’économie réelle de leur territoire. La Région Occitanie, la CCI Occitanie, aux côtés de l’Arec (Agence régionale Énergie-Climat) et de partenaires privés, vont lancer au cours du 2e trimestre un portail dédié au financement participatif et citoyen. Un projet unique en France et vertueux.

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Un projet unique en France et vertueux

« Environ 200 projets d’entreprises seront financés chaque année par l’épargne des ménages occitans, via des dons, des investissements en capital ou sous forme de dettes », explique la présidente de la Région. L’objectif est de lever 20 millions d’euros auprès des habitants de la région. « La Région interviendra à leurs côtés en complément des fonds levés auprès des particuliers », ajoute-t-elle. Les investisseurs se verront servir un taux d’intérêt entre 4 et 6%. Un taux bien supérieur aux rémunérations actuelles des autres placements.

Quête de sens et épargne abondante

Le site web de la plateforme, en cours de développement, sera opéré par la société toulousaine WiSEED. Pour figurer sur la plateforme, les entreprises pourront candidater à tout moment, le dispositif ayant vocation à devenir pérenne et complémentaire aux autres politiques d’accompagnement des entreprises.. Leurs projets bénéficieront d’une visibilité accrue grâce au portail régional.

Pourquoi cette initiative, et pourquoi maintenant ? Tout d’abord, une dimension sociétale. Les citoyens d’Occitanie sont en quête de sens, dans leur travail, leur vie quotidienne, leur mode de consommation, mais aussi dans leurs choix d’investissement… « L’épidémie de Covid-19 a accéléré en profondeur des changements. Les gens veulent désormais savoir et voir où vont leurs investissements, ce qu’ils rapportent aux territoires. Il y a un fort besoin d’épargne locale, solidaire et populaire », estime Alain Di Crescenzo, président de la CCI Occitanie.

Vient, ensuite, une raison économique. L’épargne des ménages a en effet progressé pendant des premiers mois de la crise sanitaire. En France, le surplus d’épargne aurait dépassé les 60 milliards d’euros à la fin du premier confinement, et était estimé à 200 milliards en fin d’année. En Occitanie, on peut estimer le surplus d’épargne à 20 milliards d’euros en 2020. Dans ce contexte, la Région souhaite mobiliser cette épargne pour contribuer au financement de l’économie et des entreprises régionales. D’autant plus que, de leur côté, les entreprises se responsabilisent, en engageant des transitions digitales et environnementales importantes, ce qui génère des besoins de financement.

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Secteurs ciblés : industrie, santé, technologies et environnement

L’industrie, la santé, les technologies et l’environnement sont les secteurs prioritaires identifiés. Un comité des engagements se réunira. Les besoins de financements seront identifiés par typologie : transition écologique, relocalisation, investissements matériels/immatériels, croissance externe et à l’international, cession-transmission, R&D, nouveaux produits, nouveaux marchés… La Région Occitanie intervient comme tiers de confiance pour qualifier les entreprises.

Le défi de la transmission d’entreprises

Il s’agit aussi de financer des projets de reprises d’entreprises. Un vrai défi, alors qu’un tiers des entreprises d’Occitanie sont dirigées par des dirigeants de plus de 55 ans. « Le premier des actifs d’une entreprise, c’est son personnel, rappelle Alain Di Crescenzo. On parle souvent de la création d’entreprises, mais n’oublions pas les cessions. En milieu rural, la fermeture d’une entreprise peut s’avérer catastrophique, et signer la fin d’un écosystème. » D’autant plus que beaucoup de dirigeants arrivant à la soixantaine, éprouvés par une année de Covid-19 et l’accélération brutale de changements de modèles, peuvent être amenés à baisser les bras. La société de projet portant la plateforme sera détenue à 67 % par WiSEED, aux côtés de la Région Occitanie, l’Arec et la CCI Occitanie (11 % chacun).

2 points de vigilance règlementaires

  • Une plateforme de financement participatif n’est pas une banque
  • Un investissement dans un projet en financement participatif n’est pas comparable à un placement de Livret A

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Les visages de l'économie n°10
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