Sofi Groupe, modèle d’économie circulaire et d’actionnariat salarié

Sofi Groupe, qui reconditionne des smartphones et des tablettes numériques et les revend sous la marque Smaaart, vient de lever 4 millions d’euros.
La Région Occitanie a joué un rôle décisif dans l’opération. L’entreprise est détenue en majorité par une dizaine de salariés.

L’économie circulaire et l’actionnariat salarié au service du développement économique. C’est la belle histoire de Sofi Groupe, implantée à Saint-Mathieu-de-Tréviers, dans l’arrière pays héraultais. La PME surfe sur le reconditionnement de smartphones et de tablettes numériques. Cette année, l’entreprise aura remis sur le marché 50.000 smartphones, son coeur d’activité, sous la marque Smaaart, soit 50 % de plus qu’en 2018.

Derrière cette actualité chiffrée, une longue histoire, débutée en 1986. Sofi Groupe a en effet suivi l’évolution de la télécommunication.

Nous avons commencé par des Minitel, puis avons continué avec des fax, des décodeurs, des box ADSL et des téléphones, avant de s’attaquer aux smartphones, sourit Marlène Taurines, directrice générale.

La société, auparavant exploitée par le groupe Anovo, a été rachetée en 2012 par sept salariés. Ils sont aujourd’hui une dizaine à détenir en majorité le capital. Les autres actionnaires sont des business angels et le fonds Quadia.

Le bâtiment, vaste de 3.600 m2, est configuré pour la montée en puissance prévue lors des prochaines années. Sofi Groupe prévoit une forte progression d’ici à cinq ans, « pour passer de 9 à 50 millions d’euros de chiffre d’affaires et de 100 à 300 salariés », précise Marlène Taurines. Sofi Groupe a créé avec Pôle emploi un programme de formations en interne, destiné à des demandeurs d’emploi en fin de droit. « On recrute sur la seule motivation, et non pas sur les diplômes. Une session de 10 à 15 personnes se tient tous les trimestres », détaille-t-elle.

Pour accompagner cette croissance, Sofi Groupe vient de lever 4 millions d’euros. La moitié est levée auprès de la société d’investissement Quadia. L’autre moitié est abondée par la Région Occitanie, l’Ademe, bpifrance, la Direccte et des banques privées.

« Nous sommes en hypercroissance, nos besoins financiers ne sont pas les mêmes qu’il y a un an, avec un besoin de fonds de roulement et des projets innovants à financer, explique Marlène Taurines. La Région a compris ce changement d’échelle auquel nous sommes confrontés , à travers l’accompagnement ‘Pack Croissance’. Cela a donné un bon signal aux autres partenaires bancaires. »

La carte du positionnement premium

La société achète des smartphones en France, les répare puis les remet sur le marché via des revendeurs ou des clients particuliers, « à un prix inférieur entre 20 et 50 % par rapport au neuf », indique Jean-Christophe Estoudre, président.

La remise en état dure d’une semaine à deux mois. Face à des concurrents chinois ou indiens, Sofi Groupe joue la carte d’un positionnement premium, « avec des garanties de qualité et un service après-vente ». Autre atout : alors que la plupart des acteurs se concentrent sur Apple, Sofi Groupe est un réparateur multimarques. Les clients sont des revendeurs, des particuliers, ou des entreprises.

La marque Smaaart se lance également dans cinq hypermarchés Carrefour, à travers des ‘shop in shop’ : deux en région parisienne, un en Paca, un en région lyonnaise et un… à Portet-sur-Garonne, à côté de Toulouse.

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A retenir

La PME a un besoin accru de fonds de roulement et des projets innovants à financer. En apportant son aide, la Région a compris ce changement d’échelle. Cela a donné un bon signal aux autres partenaires bancaires.

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