Le carreleur Gea&fils bénéficie de l’aide exceptionnelle de la Région (Tarn-et-Garonne)

Difficulté à se rendre sur les chantiers, annulation de projets : les entreprises Gea&Fils et Veramicas (pose et vente de carrelages), basées à Moissac, ont été impactés par les mouvements sociaux l’année dernière.

Grâce à une aide exceptionnelle accordée par la Région Occitanie, elles ont pu traverser cette mauvaise passe sans mettre en chômage technique leurs salariés.

Près de 10.000 euros accordés : pas un détail pour un petit entrepreneur du bâtiment ! Cette aide exceptionnelle de la Région Occitanie, venant compenser les pertes, est « la bienvenue au niveau de la trésorerie », indique Joseph Gea, gérant des sociétés de carrelage Gea&Fils et Veramicas, basées à Moissac (82).

Entre novembre 2018 et janvier 2019, « nous n’avons pas pu nous rendre sur certains chantiers à Montauban, et beaucoup de particuliers ont annulé des projets d’investissement », se souvient-il.

Alertée par ces témoignages, remontant par centaines, Carole Delga, présidente PS de la Région Occitanie, a décidé d’une aide financière directe pour les commerçants fragilisés par les impacts du début du mouvement social. Cette aide a pris la forme d’une subvention pouvant aller jusqu’à 15.000 euros, pour les entreprises de moins de 50 salariés ayant subi une perte minimale de 15% de chiffre d’affaires.

« La collectivité n’y était pas contrainte. J’ai même trouvé ce geste surprenant, et je profite de cet article pour remercier la Région Occitanie ! », s’exclame Joseph Gea. En entrepreneur avisé, aujourd’hui âgé de 58 ans, il a utilisé ce précieux apport en liquidités « pour le paiement de mes deux salariés et des cotisations sociales. Les salariés ne sont pas responsables des mouvements sociaux, et je voulais à tout prix éviter le chômage technique ».

Une activité de négoce créée en 2014

Gea&Fils, où travaille désormais le fils de Joseph Gea, Vincent (32 ans), est dédiée à la pose de carrelage et aux travaux. Veramicas, EURL dédiée à la vente de carrelages, faïences et salles de bain, a été créée en 2014. « Le travail de pose devenait trop physique, après près de 30 ans passés sur les chantiers, explique Joseph Gea. J’ai donc créé cette structure commerciale. » Les deux entités réalisent un chiffre d’affaires d’environ 340.000 euros.

Après le trou d’air, l’activité, qui cible les particuliers du Tarn-et-Garonne, de Toulouse et du Gers, repart. « Le bouche-à-oreille fonctionne beaucoup, le carnet de commandes est bien rempli », explique Joseph Gea. Comme chaque année en cette période, « on attend le retour du beau temps, car nous travaillons beaucoup en extérieur, sur des terrasses, des tours de piscines et des rénovations de maisons individuelles », détaille-t-il.

Une particularité de son métier : une grande flexibilité, « car nous arrivons en dernier sur un chantier, et dépendons donc des autres corps d’état, et de leurs éventuels retards de livraison… »

Une prospection au plus près du terrain

Joseph Gea prospecte ‘à l’ancienne’, sur le terrain. « Je me rends dans les mairies du Tarn-et-Garonne, et y récupère les permis de construire déposés. Puis, j’envoie un courrier aux particuliers, en me présentant comme carreleur. Je tourne également dans les lotissements. Lorsque j’identifie un panneau de rénovation, je glisse un prospectus de notre société dans la boîte aux lettres.

Pour le marché toulousain, je passe par des architectes partenaires. » Côté formation, un regret : la difficulté de trouver des apprentis. « Ce n’est vraiment pas évident d’intéresser les jeunes à notre métier. Peut-être est-ce dû aux conditions de travail, car il y a une dimension physique, avec des charges à porter. De fait, mes deux salariés ont plus de 50 ans, dont un recruté l’an dernier, après un départ à la retraite. »

L’aide de la Région Occitanie, d’un montant de près de 10.000 euros, a permis de détendre la trésorerie. L’argent a servi prioritairement au paiement des cotisations sociales et des salaires.

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