Le Pass Région soutient les PME : exemple avec Gallart Batiment

Implantée de longue date dans le Comminges, l’entreprise Gallart Bâtiment, spécialisée dans le gros œuvre et les travaux de services, renforce son outil de production. La PME mise sur l’apprentissage pour préparer l’avenir.

Avec un carnet de commandes de quatre mois, Gallart Bâtiment résiste aux assauts de la crise sanitaire et économique. L’entreprise, basée à Montréjeau, a réussi à glaner plusieurs marchés : réhabilitation du lycée Berthelot avec extension des cuisines à Toulouse, réhabilitation de la piscine de Saint-Gaudens, ou encore transformation d’une maison de retraite en bureaux pour la communauté de communes de Cœur & Coteaux Comminges. Accompagnée par Laure Vigneaux, chargée de mission à Ad’Occ, agence de développement économique de la Région Occitanie, la PME de 40 salariés, réalisant 5 millions d’euros de chiffres d’affaires, s’est aussi appuyée sur deux dispositifs de la Région.

Acquisition de nouveaux matériels

Tout d’abord, le Pass Croissance. « Ce dispositif nous a permis d’acquérir, à l’été 2019, une grue à tour, pour nous attaquer à des chantiers plus importants comme, par exemple, la réhabilitation du lycée Berthelot », explique Nicolas Ferasse, gérant. La subvention a représenté 30 % de l’investissement total, s’élevant à 280.000 euros.

Autre dispositif, le Pass Rebond, décroché en 2020. Il a pris en charge 50 % des quelque 240.000 euros injectés pour compléter et renforcer le matériel de l’entreprise. Gallart Bâtiment a acquis des bancs de poutres (loués auparavant) pour la préfabrication de poutres, une station totale d’implantation pour la création de points sur les chantiers, une minipelle, un échafaudage, un chariot télescopique et des sous-hausses de banches. « Ces aides ont été un accélérateur, relève Nicolas Ferasse. Par exemple, une station d’implantation coûte environ 20.000 euros. Sans l’aide de 10.000 euros de la Région Occitanie, via le Pass Rebond, nous aurions eu du mal à franchir le pas. »

Par ailleurs, Gallart Bâtiment a bénéficié, en 2018, d’avances forfaitaires de 30 % sur des marchés, sans contre-garantie. « Ces avances ont permis à l’entreprise de passer un cap délicat en termes de trésorerie », confie Nicolas Ferasse.

L’apprentissage : « la seule façon de trouver des maçons ! »

Romain R., apprenti conducteur d'engin
Romain R., apprenti conducteur d’engin

Le business de Gallart Bâtiment est alimenté en partie par le Plan Marshall pour le BTP de la Région Occitanie. « Il y a beaucoup de travaux de restructurations et d’extensions de lycées. Nous craignions de manquer de travail en début d’année, ce qui n’est finalement pas le cas », souligne le dirigeant. Il reste attentif à l’évolution des prix pratiqués par ses concurrents. Des prix devenus « agressifs, à la baisse. Nous sommes de plus en plus nombreux sur les dossiers ». Autre point de vigilance : « Il faut que les aides européennes arrivent vite, pour actionner le plan de relance, faute de quoi, la machine du BTP peut se gripper, ajoute-t-il. Si des appels d’offres ne sont pas lancés avant l’été, la filière risque de connaître une hécatombe. Certains de mes confrères commencent à manquer de travail, et nous voyons peu d’appels d’offres tomber. »

Nicolas Ferasse, ex-directeur de travaux d’une PME bordelaise, a repris Gallart Bâtiment il y a six ans. Toujours en mouvement, cet homme de 43 ans a passé sa qualification RGE (Reconnu garant de l’environnement), pour se positionner à terme sur le marché de la rénovation thermique chez les particuliers. « La Région Occitanie a lancé l’éco-chèque Logement, et le gouvernement MaPrimeRenov’. C’est un marché émergent », déclare-t-il. Impliqué dans le territoire, cet adhérent du Club Commines Entreprises et du Cobaty a embauché trois apprentis à des postes de conducteurs d’engins et de maçonnerie. L’un passe un CAP Conducteur d’engins, l’autre est en BTS en alternance pour former les futurs chefs de chantier et le troisième passe un BP Maçon pour devenir maçon qualifié ou encadrant. « La filière d’apprentissage est la voie la plus cohérente pour former et fidéliser des salariés. C’est aussi la seule méthode de trouver des maçons !, sourit-il. De plus, les conditions financières sont devenues très avantageuses. »

Gallart Bâtiment s’est depuis trois ans développé dans la région toulousaine. À ce jour, trois salariés sont dédiés aux chantiers dans la Ville rose. Au fil des chantiers, l’effectif sera amené à grossir. L’objectif est donc de créer un établissement à Toulouse, « plutôt au sud, pour rester en lien avec Montréjeau ».

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Les visages de l'économie n°9
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