Les portraits

Bigflo & Oli : La vie en rap

À 23 et 20 ans, les frangins toulousains Bigflo & Oli, de leur vrai nom Florian et Olivio Ordonez, sont en train de devenir des stars du rap français. Cet été, ils ont sillonné le pays et joué devant des milliers de personnes comme ici (photo), le 24 juillet dans les arènes de Nîmes.

Crédits : Quessada Christelle

Si vous avez plus de 35 ans et/ou que le rap n’est pas votre tasse de thé, alors il y a encore une chance pour que vous soyez passé à côté du phénomène Bigflo & Oli. Apprenez dans ce cas que leur premier album est déjà largement disque d’or, que chacun de leurs clips cumule plusieurs millions de vues sur internet – jusqu’à 17 millions pour Comme d’hab – qu’ils sont suivis sur twitter par près de 14 000 personnes et comptent près de 500 000 fans sur facebook. Voilà pour les chiffres.

Dans le paysage du rap français, les deux frères originaires du quartier des Minimes à Toulouse détonnent. Pas de grosses voitures dans leurs clips mais des vélos et des trottinettes, pas de filles qui se trémoussent au bord de la piscine, juste leur bande de potes. Bigflo & Oli prennent le contrepied du rap et de ses clichés et ça marche.

« On savait qu’on n’avait pas la gueule de l’emploi comme on le dit dans une chanson et que cela ne servait à rien d’essayer de paraître ce que l’on n’était pas », explique Bigflo, l’aîné. Si l’on ajoute à ça un vrai talent pour raconter des histoires, un sens aiguisé de l’ironie et de l’autodérision et des musiques aux arrangements soignés – 10 années au conservatoire de Toulouse obligent –, on comprend mieux les raisons de leur succès.

De leur enfance pas si lointaine, ils se souviennent également de l’impact qu’avaient sur eux les textes des rappeurs qu’ils adulaient. « On buvait leurs paroles », explique Bigflo. « Aujourd’hui, on se rend compte de l’influence qu’on peut avoir dans la vie de certaines personnes. On est donc plutôt du genre à beaucoup s’autocensurer, à beaucoup réfléchir et à essayer de distiller des messages positifs »

Pour garder la tête froide, ils peuvent compter sur leur entourage et sur leur ville qu’ils n’ont toujours pas quittée. « On habite toujours chez nos parents à Toulouse. À Paris, ce serait plus simple professionnellement mais on fait le choix de rester dans le Sud pour garder notre ancrage dans la réalité. Le soir, on voit nos potes dont certains n’aiment pas forcément notre musique. On leur montre deux ou trois photos, ça dure trois minutes et on n’en parle plus de la soirée » Comme d’hab quoi !